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Réinventer le récit de l’entreprise pour promouvoir des comportements responsables


L’être humain est une espèce fabulatrice

« Raconter des histoires, c’est notre façon d’être au monde » Nancy Huston

L’être humain est la seule espèce fabulatrice sur terre : grâce à notre imagination nous avons la capacité de coopérer atour de récits fictifs et c’est ce qui nous a permis de survivre aussi longtemps dans l’histoire.

Dans son livre « Sapiens », Yuval Noah Hararri nous explique que toute notre société est construite autour de récits fictifs. Il prend l’exemple de la monnaie ou encore du modèle de l’entreprise, qui n’existaient pas à l’état naturel, et qui est une invention de toute pièce de l’esprit humain.

Les récits conditionnent donne un cadre de référence et conditionnent des normes sociales et donc des comportements.

L’entreprise est un société à petite échelle. Elle véhicule également en son sein des récits (que l’on peut également appeler croyances) qui conditionnent eux même des comportements.

Les 6 récits dominants (Big Six) de l’entreprise

Selon La Fabrique Narrative, 6 grands récits fictifs dominent au sein des organisations :
La croissance illimité,
La transformation éternelle
Le profit pour l’actionnariat
La conformité
La compétition
La performance financière (maximisation du profit)

À travers ces 6 récits dominants qu’elles véhiculent en leur sein, les entreprises conditionnent, auprès des collaborateurs, des comportements qui ne sont plus alignés aux enjeux qui sont les nôtres (raréfaction des ressources, 6e extinction de masse etc, dérèglement climatique etc.).

Prenons l’exemple du récit de la compétition. L’entreprise évolue, depuis des décennies, dans un monde où la loi de la jungle règne. Olivier Perrin nous explique que dans ce récit, la concurrence serait « un moyen de libérer la créativité, de pousser chacun à se dépasser et d’optimiser les performances ». Ce récit se traduit par des affrontements, des rivalités et de la méfiance entre les personnes qui en viennent à perdre de vue la mission sociétale de l’entreprise.

Pourtant nous l’avons vu, ce qui a permis de survivre aussi longtemps dans l’histoire, c’est notre capacité à coopérer. Pablo Servigne dans son ouvrage, « L’autre loi de la Jungle », nous explique d’ailleurs que la notion de coopération est omniprésente dans la nature, bien plus que la notion de compétition. Il ne tient donc qu’à nous d’en (re)faire un récit dominant….

Société à mission : l’émergence de nouveaux récits alternatifs ?

Depuis quelques années, l’entreprise est de plus en plus questionnée par ses parties prenantes sur son rôle dans la société. Face aux différents scandales impliquant des entreprises, les récits de la maximisation du profit et du retour de la valeur pour le seul actionnaire (coucou Milton Friedman…) sont de plus en plus remis en cause. De plus en plus de voix se lèvent pour prôner un « dialogue parties prenantes » afin de satisfaire, sur le long terme, les intérêts de l’ensemble de l’écosystème de l’entreprise (salut Edward Freeman !)
C’est ce que le projet de la loi PACTE (2019) propose en faisant évoluer le rôle de l’entreprise d’un acteur purement économique à un acteur sociétal contribuant, d’une manière ou d’une autre, au bien commun.

Mais cette transformation appelle un changement profond de comportements et cela n’arrivera pas sans un changement de culture, d’imaginaire et donc de récits que l’on diffuse dans l’entreprise. Il est donc nécessaire de faire émerger de nouveaux récits d’entreprise visant promouvoir un futur soutenable et désirable au sein des organisations. Car comme dirait Cyril Dion, « Comment pourrions-nous espérer un monde différent si nous ne sommes pas capable de l’imaginer ? »

Et si du récit dominant de :
La croissance économique illimité nous passions à celui de la croissance humaine illimité ?
La transformation éternelle nous passions à celui de la transformation durable (RSE) ?
Le profit pour l’actionnariat nous passions à celui de la création de valeur pour toutes les parties prenantes ?
La conformité nous passions à celui de la diversité ?
La compétition nous passions à celui de la coopération ?
La performance financière nous passions à celui de la performance durable ?

Et d’ailleurs… C’est nouveau récits ne seraient-il pas déjà existant au sein des organisations ?

Je terminerai ce court article par une citation de Pablo Servigne :
« Il ne tient qu’à nous de recréer des histoires, des mythes et d’y croire »